Malgré son rôle dans la supervision des institutions financières les plus puissantes des États-Unis, le représentant de l'Indiana Trey Hollingsworth a publiquement demandé au PDG de la Bank of America, Brian Moynihan, de "prendre soin" d'un de ses employés qui quittait son emploi pour travailler dans l'entreprise. Les critiques disent que l'échange a mis en évidence la "porte tournante" entre Washington et Wall Street. S'exprimant lors d'une audience de la commission des services financiers de la Chambre mercredi, au cours de laquelle les dirigeants des quatre plus grandes banques américaines devaient être interrogés sur la hausse de l'inflation et l'état de l'économie, Hollingsworth a demandé à Moynihan une faveur. Annonçant que l'un de ses assistants, Sruthi Prabhu, quitterait son bureau lundi pour un emploi chez Bank of America, Hollingsworth, un républicain, a demandé à Moynihan de "bien prendre soin d'elle et de connaître et de reconnaître le talent qu'elle a déjà montré dans notre bureau". "Nous le ferons", a répondu Moynihan, ajoutant: "Son père travaille déjà pour nous". "Vous auriez dû nous appeler", a plaisanté un autre banquier, qui n'a pas pu être vu par la caméra, tandis que le groupe riait. Walter Shaub du Projet sur la surveillance gouvernementale a décrit la scène comme "absolument sauvage", ajoutant que "quiconque dit que la porte tournante de Washington n'est pas un problème ment ou n'a pas passé beaucoup de temps avec les gens qui travaillent sur la colline". "J'étais dans la pièce quand cela s'est produit", a écrit la démocrate Alexandria Ocasio-Cortez sur Twitter, "et c'était tout aussi dégoûtant et sauvage en personne qu'ici". Le terme "porte tournante" n'est pas nouveau, mais la relation chaleureuse entre Washington et Wall Street a été soumise à un examen minutieux à la suite de la crise financière de 2008. WikiLeaks a révélé en 2016 que Citigroup avait choisi le cabinet de Barack Obama en 2008, et Public Citizen a calculé en 2010 que l'industrie bancaire avait renvoyé plus de 1400 anciens employés du gouvernement à Washington en tant que lobbyistes dans les deux années précédentes. Homme d'affaires avant d'entrer en politique, Hollingsworth est le neuvième membre le plus riche du Congrès. Alors qu'il dépensait de grosses sommes de son propre argent pour financer sa campagne de 2016, il a reçu plus de 450 000 $ en dons des secteurs de l'assurance, des valeurs mobilières, des banques et du crédit pendant sa campagne de 2018.